mercredi 30 mars 2011

INDE DU NORD: 
du 4 février au 8 mars:
Delhi et Pushkar (Rajasthan)






Oups!  Dans le dernier post nous avons oublié un petit détail:




Pour gagner un peu d’argent, Yohan est parti figurer, avec Daniel et P’tit-Jean, dans une grosse production française (Rani pour ceux qui n’auront rien de mieux à faire cet été que scruter une série sur France 2…) Malheureux! Yohan se retrouve soldat! Daniel, lui, est marchand, quand à P’tit-Jean, le chanceux, c’est un esclave!!!


DELHI:



Et puis voilà, on bouge vers le nord! On tournait un peu en rond dans notre maison-hôpital, avec la chaleur (début de la saison chaude tropicale) et les tâches ménagères… On a envie de changer d’air et aussi… de retrouver le luxe (honteux) de mettre les pieds sous la table trois fois par jour!!!

Direction dans un premier temps: Delhi où nous devons gérer  les papiers de Yamka. A Pondichéry nous avons obtenu un passeport pour Yamka, au consulat de France, sans aucun problème et dans des délais très corrects. L’étape suivante c’est obtenir une autorisation de sortie pour qu’elle puisse sortir du pays (car évidemment elle n’a pas de visa, puisqu’elle est née ici!) auprès de l’administration Indienne… Là c’est une autre paire de manches!





C’est Yohan qui s’en charge, moi je reste tranquillement avec Yamka (on évite les transports, la circulation, et les klaxons…) Dans le Tamil Nadu Yo a du aller quatre fois à l’immigration à Pondy, et une fois à Chennai (160km), le personnel lui annonçant chaque fois un nouveau document à fournir… Personnel pour le moins méprisant qui vous envoie balader vers tel ou tel autre bureau ou carrément paître : "GO! GO AWAY!" pour finalement vous annoncer que celà prendra... "I don’t know... One month!" Hein? mais notre visa se termine dans un mois! Alors autant essayer à Delhi, au moins on peut bouger de là!

A Delhi, même ambiance avec encore plus de monde! En deux semaines, Yohan doit s’y rendre six fois, et la sixième, il passe de bureau en bureau (11 fois!) et insiste lourdement pour obtenir enfin, TOUT DE SUITE, ce satané tampon qu’on lui promettait... dans... “hmmm... maybe 4 or 5 more days” OUF!

Il  semblerait que cette attitude traînarde soit une façon de demander un bakchich, sans demander... Mais nous le bakchich, on boycotte!


main bazar


Pendant ce temps, une nouvelle vie commence pour Yamka! Son premier voyage (deux nuits et une journée de train) s’est passé à merveille: après un démarrage pour le moins abrupte (je sursaute et elle pleure!), elle a été bercée par les mouvements du train et a beaucoup dormi!


 


Notre hôtel, à Delhi, c’est le Navrang. Celui-là on a presque envie de lui faire de la pub tellement c’est un endroit extra-ordinaire! Ses chambres peintes et taguées par les voyageurs artistes ou fumeurs de joints! Ses salles de bains dégueulasses! Son patio d’où on entend tout ce qui se passe aux quatre étages de l’hôtel, et où nous marchons et chantons le soir pour endormir Yamka (et du même coup les autres pensionnaires!) Les voyageurs, tous des individus intéressants, à moitié barrés, comme nous! Le patron qui pète un plomb parce que certains de ses hôtes ont des comportements étranges et le font craindre de nouveaux suicides (apparemment une coutume ici, il est facile de se jeter du patio quand on a perdu le contact avec la réalité!!!)


 


Ici j’ai l’impression d’évoluer au milieu d’êtres en suspens, en attente, coincés entre deux dimensions, perdus ou perchés... L’impression d’être dans une sorte d’asile de fous où nous sommes tous des cas pas possibles! Enfin en gros nous nous faisons des amis, et c’est bien agréable!


démonstration de clarinette à domicile!




Delhi c’est un peu un carrefour, les voyageurs y arrivent et en repartent, font leurs derniers achats. Nous sommes surpris par le nombre d’entre eux venant pour le “bizness”, s’approvisionnant en vêtements, bijoux, artisanat, pour vendre sur les marchés de France l’été...


bols tibétains


écussons pour mariage, fabriqués avec... de la monnaie!!!


stand de sandwichs à l'omelette et chai (thé au lait aux épices)


magasin de chips et biscuits apéritifs




Puis, le passeport de Yamka enfin tamponné, nous pouvons enfin nous échapper de la capitale! Nous avions vraiment envie d’aller au Rajasthan, on ne pourra finalement y rester que 10 jours, mais c’est déjà ça...



PUSHKAR:








Nous savons déjà où nous allons squatter:  à l’extérieur du village dans une petite hutte entourée de petites montagnes dans le “désert”. Il y a plein d’oiseaux, des lézards, et des singes à tête noire, et le soleil qui envoie mille arc-en-ciel sur les murs à travers le prisme que Thierry (rencontré au Navrang) a offert à Yamka, qui adore! Il y a aussi et surtout le calme et la nature...


bulbul à ventre rouge


 
femelle du paon, l'oiseau national...




 
galettes de bouze séchée pour le feu


On y est bien, du coup ça passe très vite et nous ne visitons presque rien (ne voulant pas confronter Yamka à trop de stress: foule qui pince les joues + BEEEP! BEEEEP!)



 

Nous faisons un tour "en ville" au milieu des boutiques où les gens font leur shopping/bizness, et nous gravissons la montagne jusqu’au Savitri temple dédié à la première femme de Brahma.


en montant...


vue d'en haut


de retour en bas...




Pushkar, c'est la ville de Brahma, créateur de l'univers. Quand il créa l'univers, il lâcha trois pétales de lotus, trois lacs surgirent aux trois endroits où elles tombèrent, ces trois lacs sont donc considérés comme sacrés... Pushkar fut construite autour d'un de ces lacs, c'est donc une ville sacrée, elle compte plus de 400 temples, dont le seul en Inde qui soit dédié à Brahma...

Une théorie plus rationnelle veut que lors des conquêtes aryennes (peuple d'Iran), bien avant notre ère, ce lac fut le premier lac non-salé que les conquérants rencontrèrent apres le difficile désert du Thar, ce qui devait signifier le commencement d'un nouveau monde! ou univers!


Quand à moi, je ne suis plus vraiment DANS le voyage... je survole les lieux, je prends soin de ma petite... Je m’intéresse moins à l’extérieur... Yohan, lui, se promène un peu, toujours curieux, il me raconte ce qu'il voit, il m'informe! Mais globalement on a moins de temps! D’autant plus que nous la maternons, la petite! Elle n’a pas la stabilité géographique qu’ont la plupart des bébés, alors elle a besoin de parents très présents (et calmes si possible... on essaye!) Sa stabilité, c’est nous! Alors elle dort avec nous, elle tète autant qu’elle le désire, faim ou pas faim... et on la porte contre nous quasiment tout le temps...



J’ai entendu la remarque suivante : “le touriste plongé dans son gros bouquin (peut-être sur l’Inde!!!) à la terrasse d’un café (en Inde), il passe à côté (de l’Inde!)” Ha! (c’est décidément la guerre des touristes! qui ne supportent pas les autres touristes!!!) On passe toujours à côté de quelque-chose, non? Hé oui! Il y a toutes sortes de touristes! Il y a celui qui vit en Inde depuis 30 ans et qui vit (presque) comme les locaux, mais qui ne sera jamais réellement intégré... Il y a celui qui est venu trois fois deux mois et qui est en plein trip mystique, à fond, yoga, méditation, Aum et troisième œil... Il y a ceux qui se promènent, à l’arrache, avec leur petit budget... Il y a ceux qui errent, perdus, à la recherche d’eux-mêmes... Il y a ceux qui font du biz... Et puis il y a moi, qui suis trop prise par Yamka pour vraiment m’intéresser, qui vis ma vie en traversant des atmosphères...


il y a aussi le touriste "Enflield" qui se déplace à moto...


Allez... pour répondre à l'idée de Pascale et P'tit Jean, voici nos photos de métiers de rue:

un fer à repasser...


 
marchand de journaux


 
laitiers


 
livreurs d'eau


marchand de cailloux


cordonnier


stand de jus de canne à sucre


 
stand de friture!


charmeurs de serpents (caste des Kalbeliyas)


une balance...


stand de jus de fruits


bazar ambulant


 
vendeur de couleurs


 
marchand de fruits


 
???


 
encore un réparateur de chaussures!


marchand de tampons


Allez... nos visas se terminent, il est temps de retourner... au Népal!!! Nous avons rendez-vous!!!