dimanche 29 mai 2011

NEPAL:
du 5 au 26 avril: Pokhara, Annapurna et Bandipur:

Tata Carine et Mamine sont parties, nous voilà seuls à Kathmandu pour quatre jours, puis c'est le tour des Damas de débarquer! Mamalie et papi Dominique, puis Cyril! Là on quitte la capitale au plus vite direction Pokhara (la cote d'Azur du Népal) d'ou nous voulons partir trekker dans les Annapurnas!

une rivière à Kathmandu


Mamalie


magasin de jus de fruits


 
Mamalie et papi Dominique!


Nous prenons le "tourist bus" le plus cher pour ne pas être assis au fond, au bout d'une demi-heure il s'arrête au bord de la route: panne de filtre à gasoil!!! Nous devons attendre deux heures dans la chaleur torride et l'horrible odeur d'échappement... (ici pas de bus de remplacement bien sûr!) Merci pour la famille les crevards! Belle entrée en matière! Du coup ils auront eu un aperçu des conditions locales: pauvreté, désordre et pollution! 

Allez... 7 heures de bus plus loin nous sommes à Pokhara! Nous commençons par de la détente (pour que la famille se remette de l'avion... et du bus!)

 avec papi!


C'est là que: SURPRISE!!! Yohan m'offre un saut en parapente pour accompagner Cyril à qui l'envie a pris tout à coup... et Mamalie!!! Wah ça fait longtemps que j'en rêve! D'un autre côté ça va me faire 30 minutes (TRES) loin de ma fille, je sais pas si je pourrai, j'ai trop peur qu'elle ait besoin de moi... Bon je me décide quand-même, ce sera un test, Yohan et Yamka nous accompagneront là-haut et nous récupèreront en bas!!!

(Pourquoi cette appréhension? A Delhi nous avons vécu une expérience traumatisante: Yamka hurlant dans la salle d'attente du dentiste: faim, peur, abandon, sa première grosse crise... Yohan l'accompagnant pendant deux longues heures... ce que nous voulions absolument éviter... et moi entendant sa détresse impuissante pendant qu'on me dévitalisait une molaire...)

Nous voila donc à Sarangkot prêts à sauter. Il faut d'abord attendre que les conditions atmosphériques soient propices, hé zut ce sera plus de 30 minutes, je pense à mon bébé... Je demande donc à sauter en premier. Je n'ai pas du tout peur, juste un peu agitée... Mamalie non-plus n'a pas peur, au contraire elle est contente! Par contre le Cyril on le voit qui tourne en rond les ongles à la bouche, oups il a pas l'air enthousiaste!!! Il a le vertige, il appréhende et répète "je peux pas je peux pas"... Il annonce: "je redescends à pied." "Oh bein non allez!!!" Bon bein ça y est c'est à moi de sauter!!!

Le saut en lui-même, grosse bouffée de liberté, d'air et d'adrénaline!!! (j'avoue que mes jambes commençaient à flageoler avant de me lancer! WAH!!! On vole avec les rapaces! La descente c'est du bonheur, très doux, ça glisse... J'atterris sur le cul suivie de Mamalie, qui est vraiment courageuse! Sur le cul aussi! Cyril, lui, a refourgué son ticket... No comment...



Quelques bons restos puis c'est parti pour le trek! Evidemment on n'y va pas en taxi mais en bus (local) et c'est reparti pour deux heures: c'est bondé, du monde assis, debout, entassé et blim blam ça cahote tuuut tuuut ça klaxonne ça freine et ça slalome... pfiou... Yamka préfère s'enfermer dans son sommeil! Elle a raison!
Nous arrivons au départ du trek à Nayapur. Allez! En route! On entre dans le parc, contrôle du permis (2000 roupies), "c'est bon, vous pouvez y aller..." Deuxième check point: "le ticket machin s'il vous plait!" (1500 roupies, on a "omis" de l'acheter...) Yohan: "quoi il faut qu'on retourne à Pokhara?" la dame: "oui" "non mais c'est pas possible bla j'ai un bébé bla bla bla" "bon allez c'est bon..." Hi Hi Hi! 75 euros d'économisés, ici c'est pas rien!!!

 orchidée


Jour 1: on marche 3 heures, très vite on s'arrête, ayant négocié le lit à 50 roupies (il est interdit de négocier dans le parc)... Premier arrêt donc près d'une belle rivière. Un repas et on se met au lit et l à... "BAH MAIS CA PUE!!!" Cyril, avec qui nous partageons la chambre, a reniflé sa couverture: "ça sent le yak!!!" C'est clair les chambres et l'étable ne sont qu'un seul et même bâtiment!!! Nous ça nous dérange pas l'odeur des bêtes! Cyril se tortille pour se débarrasser de sa couverture sans la toucher, on est morts de rire! Pas le super confort mais c'est pas cher, on sait que plus on monte plus c'est cher, alors c'est toujours ça d'économisé!



 avec Mamalie!




Jour 2: 6 heures de marche: on se trompe de chemin mais on se récupère, Mamalie va à son rythme, moi je stresse carrément parce-que Yamka veut pas être portée sur le dos, les parents trouvent ça dur, Cyril est à fond motivé pour perdre des kilos, Yohan veut que ça avance, les parents sont fatigués, alors ça ralouille et c'est un peu tendu!!!

 
 Yamka. Cyril et moi...


Mamalie, Dominique, et Cyril...


Dans l'après-midi on se trouve un coin sympa pour dormir, avec un chouette moulin à farine (blé, mais), des meules de pierre entrainées par un petit torrent, super efficace!

 


Jour 3: tout le monde s'est ressaisi, on est dans la marche, le moral est bon, même si c'est physiquement dur pour les parents! C'est Yohan qui porte Yamka et moi le sac, les parents se surpassent et Cyril ferme la marche.

 


Le soir nous arrivons à Jhinu Danda, un bel endroit où nous allons rester, Mamalie, Papi Dominique, Yamka et moi pendant que Cyril et Yohan montent au camp de base (nous nous arrêtons à 1800m d'altitude pour Yamka!) Chouette endroit avec une belle vue sur les Monts de l'Annapurna, auberge tibétaine confortable et agréable, locaux sympathiques, bons petits plats et... des sources d'eau chaude!!!








Jour 4: Cyril et Yohan veulent monter au camp de base de l'Annapurna, à 4100m, ils partent sous la pluie qui les accompagnera durant huit longues heures de marche!!!

 


Journée plus éprouvante pour Cyril, la grande forme des premiers jours est sur le déclin! Le rythme est différent parce-que nous autres ne sommes plus là, et Yohan veut essayer de le faire en 3 jours au lieu de 4! Mais en milieu d'après-midi, il a un coup de stress (qu'il transmet évidemment à Cyril) du à l'altitude (parti trop à fond, à 3000m il y a moins d'oxygène alors on respire moins bien!) et hésite à faire demi-tour mais il se reprend et ils continuent!


Jour 5: Le but de la journée c'est le camp de base du Machhapuchhare (3700m) puis celui de l'Annapurna (4100m), il y a une zone d'avalanche à traverser assez rapidement. Cyril regrette de ne pas avoir la condition physique (personne ne l'avait prévenu avant son départ qu'il y avait un trek au programme, il ne s'est donc pas entrainé!) (Celà dit les parents étaient au courant, eux, mais ne se sont pas entrainés non-plus!!!) 

le Machhapuchhare(surnommé fishtail)


Là pour lui c'est un véritable calvaire et arrive au premier camp de base en début d'après-midi il est HS... De là le camp de base de l'Annapurna n'est plus qu'à 1H30 de marche, dans la neige... Yohan est motivé pour y aller dans l'après-midi pour pouvoir redescendre le lendemain et retrouver au plus vite sa petite Yamka! Pour Cyril, hors de question... Il pourra y aller demain matin...







Yohan y va donc seul avec son baluchon (il est monté avec une poche en plastique et un bâton!) En haut le point de vue sur les glaciers est magnifique! Magique!









Jour 6: Yohan a prévu de tout redescendre dans la journée pour nous rejoindre: une LONGUE marche! Départ donc tôt, il explique à Cyril avant de partir par où il lui faudra redescendre après être allé au camp de base... Et là: "NON!" "NON!" "NON!" Cyril a décrété qu'il ne monterait pas au camp de base! "NON!" catégorique, "pourquoi?" "NON!" obtus... Incompréhension de Yohan qui l'a mené jusque là, après 30 heures de marche, refuser la dernière heure et demie qui mène à la récompense!!!

Quoiqu'il en soit Yohan part devant (Cyril ne semble pas en état pour tout faire en un jour) et lui laisse des messages sur le chemin pour lui indiquer la direction. Il s'arrête pour déjeuner et aussi pour l'attendre après la zone d'avalanche... Quand Cyril arrive il est trempé! Il s'est trompé de chemin, et voulant traverser la rivière il a glissé sur une grosse pierre et est tombé à l'eau, qui, à plus de 3000m d'altitude, devait être glaciale!!! Aille aille!

De notre côté, pendant trois jours nous n'avons pas bougé, nous nous sommes imprégnés du lieu, nous nous sommes détendus! Nous sommes allés aux sources d'eau chaude ou j'ai pris (ENFIN!!!) mon premier bain avec Yamka!!! Et puis je suis montée avec elle à Chomrong à 2100m pour admirer la vue, mais les nuages sont arrivés avant nous...

Nous sommes tranquillement installés au restaurant quand, en début d'après-midi nous voyons Yohan débarquer tout seul! Il est redescendu en courant!!! Mamalie s'inquiète et lui demande 250 fois ou est Cyril... "Il devrait arriver demain, t'inquiète!"

En fin d'après-midi: SURPRISE! Cyril débarque, sur les genoux! Epuisé et sale, il s'entendra dire 250 fois "je comprends pas... faire tout ça et même pas aller voir la cerise sur le gâteau!"

Jours 7 et 8: deux journées intenses de marche pour redescendre, par l'autre rive, moins fréquentée: très beaux villages traditionnels, maisons en pierre et terre, tuiles d'ardoise... belle végétation plus luxuriante et vues époustouflantes! Pour les parents c'est éprouvant, le dernier jour nous marchons plus de 8 heures et prenons les sentiers des villageois! A l'arrivée ils n'en peuvent plus!













 
et puis juste avant de sortir du parc, voilà qui vient noircir le tableau...


Evidemment la cerise de Yohan sur le gâteau: nous prendrons un bus local pour rentrer à Pokhara, fatigue ou pas... Quand nous arrivons à Pokhara nous sommes accueillis par un terrible orage avec des grêlons comme des balles de ping-pong!

Nous restons un peu à Pokhara pour nous reposer puis nous repartons, direction: Bandipur, un petit village "dans la forêt"... Allez encore des bus locaux, et vas-y qu'on te fait changer de bus alors que tu avais réussi à avoir les places de devant!!! La montée en Jeep, et on y est! Yohan nous cherche un hébergement correct, tout se révèle très cher alors on se retrouve dans une maison à partager nos lits avec les puces, il y a une douche et un chauffe-eau (mais pas d'eau!!!)

Nous visitons le village, finalement il n'y a pas grand chose... et c'est loin d'être DANS la forêt, c'est au milieu des terrasses cultivées, comme d'habitude, et les arbres sont utilisés (taillés) pour le feu... Restos et cafés sont très chers pour une qualité très médiocre, et nous nous rendons compte que ce village est promu "village touristique" dans une volonté économique, il y a même une office du tourisme! et des beaux t-shirts "Bandipur" mais pas de quoi en faire un fromage!!!

c'est tout ce que nous avons reussi  à photographier à Bandipur!!!
pas la grande forme...


Alors au lieu de rester 5 jours comme prévu, on repart le lendemain se la couler douce à Pokhara (après grosse réflexion!), comme ça je pourrai rester sur place ensuite et rester un peu fixe pour la petite Yamka!




Retour donc à Pokhara ou on mange bien et où il y a des magasins pour Mamalie... Mamalie qui, rentrant de nuit après le resto, nous a fait une chute spectaculaire de 3 mètres à pic, me faisant la frayeur de ma vie... on lui avait bien dit de prendre la lampe maintes fois mais "non non ça va! c'est bon" et blahm... faut dire que le petit sentier en bord de terrasse était vraiment dangereux... elle aurait pu se faire très mal, il y avait un mur de parpaings à 1m du bord, je nous voyais déjà partir à l'hôpital...
Mais non! :"tout va bien!" un peu sonnée quand-même...


Nous partons le lendemain faire une marche de l'autre côté du lac, jusqu' à la stupa, Malie est derrière, elle veut abandonner (Dominique, lui, a refusé tout net de venir avec nous!) mais on la pousse un peu et elle finit par atteindre le buddha avant nous (arrêts obligatoires avec Yamka!) c'était dur mais elle y est arrivée! (on apprendra plus tard qu'elle a eu un os carrément écrasé... humpf...)
 sur le dos!!! enfin!!!

 la rivière, arrivés en bas... linge et récréation ne font qu'un!



Voilà puis il est temps de se dire au revoir, Yohan accompagne sa petite famille à Kathmandu pour prendre leur vol, moi pour Yamka je reste sur place...
En conclusion de leur périple, comme dit papi Dominique :"avec Yohan et Lara, le voyage c'est pas des vacances!" Bye Bye à bientôt en Norvège!!! (???)

Yohan en profite pour déposer une demande pour le visa pakistanais et puis il me rejoint pour 3 longues semaines de pur farniente (enfin n'oublions pas qu'on a un bébé donc un farniente relatif!!!), on se la coule douce, Yamka est très tranquille et tout se passe très bien!

dimanche 8 mai 2011

NEPAL:
du 9 mars au 4 avril: Kathmandu et Dulhikel:


Kathmandu stupa!


Nous quittons Dehli, en route pour le Népal! Une nuit de train, un bus jusqu'à la frontière, une nuit à la frontière, puis... une journée de bus (10H au lieu de 7 annoncées) épuisante, pour nous aussi alors pour Yamka... la dernière heure elle aura pleuré non-stop jusqu'à s'endormir d'épuisement... 


 premier passage de frontière de Yamka!


Nous arrivons à Kathmandu il fait nuit, on nous dépose à la station qui est à l'extérieur de la ville, nous devons encore prendre un tempo (transport en commun)...

Nous arrivons à notre hôtel, c'est plein, il faut chercher ailleurs... humpf... Bon tout ça avec un bébé fatigué... Hé hé... Elle évacuera son stress le lendemain par une grosse crise de larmes, puis nous retrouvons notre bébé souriant et tranquille!










Kathmandu, c'est une très belle ville (pour nous une des plus belles d'Asie du sud et sud-est) mais avec un bébé, c'est pas terrible... Enorme pollution de l'air, beaucoup de poussière, des motos partout qui font du bruit et qui klaxonnent sans arrêt... Il y a de plus en plus de motos, le cauchemar des villes asiatiques... Il faut qu'on s'échappe de là!!!






Il y a par ailleurs un gros problème d'électricité (grosses coupures) et d'eau (très insuffisante, les hôtels doivent se la faire livrer)


en plus c'est le bordel...


la queue à la fontaine


Mais pour l'heure, nous attendons... nous avons de la visite... WEEEE!!! Ma maman et ma soeurette viennent rencontrer Yamka!!! (et nous voir, hi hi hi!) A l'aéroport: grosse émotion: je n'ai pas vu ma soeur depuis plus de trois ans... c'est beaucoup BEAUCOUP trop! Alors nous versons toutes les deux quelques larmes...

Ah! La famille! Ca fait du bien! Yamka semble les reconnaître comme des proches: elle les adopte immédiatement. Retrouvailles et rencontre: du pur bonheur! Mamine et Tata Carine!!!

Yohan leur fait visiter quelques quartiers de Kathmandu: Durbar square (juste à côté) et Thamel et puis nous décidons de sortir de cette ville... seulement c'est Holi, la fête des couleurs (à la fin de l'hiver, à la dernière pleine lune de février, on s'asperge d'eau melangée de poudres de couleurs), peut-être pas le moment de sortir avec nos valises! On reste donc un jour de plus, Yohan et Carine se mêlent un peu aux festivités, ma maman et moi on regarde par la fenêtre, ça nous suffit!


Holi







Puis enfin nous quittons la capitale... Nous avons décidé de nous poser à Dulhikel, à 30km (2H de bus) à la campagne! De là il y a des promenades sympas à faire, mais finalement, en neuf jours, nous n'en ferons que deux ou trois, seul Yohan fera une vraie randonnée (en plus de sa promenade matinale quotidienne). Nous autres les filles on est juste contentes d'être ensemble (et puis on a un gros rhume, aussi...)


une chouette table de ping pong!


Dulhikel


soeurette!


les filles!


bottes de paille


lingam et yoni, symbolisent le phallus et la vulve,
leur union représente la totalité du monde, à l'image de Shiva

Nous visitons donc Dulhikel, Panauti, et faisons une petite marche au milieu des cultures... Depuis l'hôtel, nous découvrons le troisième jour la superbe vue sur la chaîne du Langtang, impressionnante, imposante, immense! Ensuite c'est soit trop couvert, soit le voile atmosphérique suffit à gommer l'Himalaya...




Dulhikel




Panauti c'est un petit village traditionnel très charmant, à l'architecture Newari, qui a été restauré par des français. L'architecture est splendide, les boiseries des fenêtres d'une grande finesse...Nous aimons beaucoup... 

les filles à Panauti


 
mendiante à Panauti



 à la fenêtre du temple à Panauti

Mais Yohan et moi on râle un peu (ah les râleurs!!!) parce-que l'entrée du site principal est gratuite pour les locaux, et 300 roupies pour les étrangers! Non-seulement jamais on ne se permettrait cela chez nous: ce serait de la discrimination! Mais en plus c'est "nous" qui subventionnons, et pour nous remercier on nous taxe encore... Ah la la!


on est bien dans les bras de Mamine!!!


affiche révolutionnaire symbolisant la main mise de l'Inde sur le Népal


Yohan marche jusqu' à Namo Buddha, le monastère tibétain, et visite une ferme à champignons, et puis un élevage de poulets (élevés dans des maisons vides)



les champignons (délicieux!)


voilà où on retrouve les fameux poulets...


Et puis le temps passe très vite, et ça y est on doit repartir pour Kathmandu... Oh non! Je ne veux pas quitter ma maman et ma soeurette!


les filles à Patan


Une journée à Patan pour le site historique et les derniers achats puis on les raccompagne à l'aéroport, avec de nouveau des larmes... Promis la prochaine fois ce sera moins long... Je suis tellement heureuse qu'elles aient pu rencontrer Yamka toute petite!!!

avec Tata Carine!


De retour à Freak Street dans notre quartier de Kathmandu, nous discutons de notre avenir proche: cela fait quelque temps que nous ne savons pas trop quelles sont nos envies, dans quelle direction aller? Nous faisons donc le bilan: 



LE BILAN:

Ce  voyage nous a apporté beaucoup: rencontre avec des cultures très différentes entre elles et de la notre (des modes de pensée différents qui nous forcent à remettre nos habitudes et réactions en questions: on croit souvent détenir une certaine vérité... nos réalités sont toutes différentes...), dépaysement et recul par rapport à nos vies, liberté, facilité et plaisir, loin des obligations et devoirs de chez nous... Nous avons appris à être plus tolérants et ouverts, patients et flexibles. Nous avons appris (et pris) sur nous-mêmes (Yo: l'anglais, un certain recul et une meilleure connaissance de lui-même, Lara: timidité, acceptation des choses telles qu'elles sont, qualités de négociation...) Nous avons bâti notre relation, et il en a résulté la naissance de Yamka!


passiflore frisé!


A ce stade nous hésitons... Géographiquement le problème se pose sous cet angle: nous ne savons pas s'il est possible d'obtenir un visa pour le Pakistan. C'était possible jusqu' à récemment, il fallait alors traverser le Baloutchistan sous escorte militaire (protection contre les bandits et les terroristes). Depuis une affaire d'enlèvement de français, les ambassades françaises ne délivrent plus la lettre d'appui nécessaire pour obtenir le visa à l'ambassade du Pakistan... (il faut cependant relativiser le risque: probablement moins de touristes tués au Pakistan que dans les transports aériens le survolant!!!)

Option numéro 2: retraverser le Tibet. IMPOSSIBLE: la pression de l'altitude (5000m!) endommagerait les tympans de Yamka et présente d'autres risques... Les autres issues à l'Inde sont la Birmanie: frontière terrestre fermée, accès uniquement par avion, la Chine par l'Arunashal Pradesh: frontière fermée aux touristes...




Ou alors par la mer? Il n'y a pas de transport de passagers alors cargo? bateau-stop? Heu... prendre un avion??? Peut-être n'aurons-nous pas le choix... A moins de passer notre vie entre l'Inde et le Népal en attendant que ça se décoince!!! HORS DE QUESTION!!!

Nous ne souhaitons pas errer en Asie indéfiniment... Notre voyage, c'était un peu un défi... se dépasser... Nous sommes allés jusqu'au bout de l'Asie par la terre et la mer, jusqu'en Papua! Nous avons beaucoup aimé... Puis la grossesse (et l'habitude) nous ont ralentis, à force de voyager on voyage plus pareil... nous avons appris à voir au travers de l'illusion que donne tout lieu si on ne fait qu'y passer: souvent émerveilés, on idéalise... En restant plus longtemps on voit que c'est partout pareil: y'a du bon et y'a du mauvais... L'important c'est ce qu'on y fait... Nous réalisons que voyager est encore une forme de consommation... On parle souvent d'apprendre et de savoir mais finalement c'est pas un peu échapper à quelque-chose? Echapper à une routine, à un quotidien, à l'engrenage de notre société (de consommation!)


 fougère


Beaucoup de gens ici vivent ainsi... Nous aussi on pourrait le faire: on sait comment vivre pour pas cher en Asie! Avec notre pouvoir d'achat on pourrait se la couler douce pendant 10 ans! On commence même à voir les possibilités qu'il y a pour faire du bizness... Seul enquiquinement: le côté administratif (lois de plus en plus strictes pour les visas...)

Mais on n'a pas envie... On aurait l'impression d'errer sans but, on a le désir de créer quelque-chose. Et puis on se demande si voyager ce n'est pas fuir sa responsabilité de construire un monde meilleur... à quoi on pourrait nous rétorquer qu'on peut le faire ici: bénévolat, volontariat, etc... Mais c'est pas notre truc surtout que nous voyons les effets secondaires de l'humanitaire, les travers engendrés par les bonnes intentions... l'humanitaire c'est pas pour les amateurs, il faut être responsable et conscient des conséquences des actions menées, autant laisser ça aux professionnels... Aider les gens? ou leur apprendre à s'aider eux-mêmes pour ne pas créer de dépendance... Il y a par ailleurs de beaux projets environnementaux: on nous parle d'états entiers se convertissant au bio, par exemple!




Il y a dix endroits où nous aurions aimé creuser un peu: Indonésie, Papua, Chine... mais ce ne seraient encore que des expériences vécues et du savoir (arimanien!) acquis, mais toujours rien de créé de nos propres mains... Et pour nous en Asie il y a beaucoup trop de distance: physique avec nos amis et nos proches, mais surtout psychologique et sociale: on n'est jamais vraiment intégrés ni même compris, les locaux n'ont aucune idée de ce que nous sommes réellement (comme beaucoup de français d'ailleurs, mais au moins chez nous y'a des gens comme nous!)




En Asie nous nous sentons en apprentissage, mais la question du sens de notre vie se pose... Nous voulons bâtir quelque-chose: un lieu, qui permette à nos idées de prendre corps... sur la terre... Ici nous nous bâtissons nous-mêmes, ce qui est un bon début, et puis il y a Yamka (c'est pas rien!!!), mais nous commençons après trois ans à trépigner d'impatience de planter des graines dans la terre...




LE PROJET

Le projet, il existait avant le voyage. Yohan se voyait installé sur un terrain, créant son jardin-jungle, tranquille-pépère! Moi depuis le début, je voyage avec cette envie, ce regret de ne pas être déjà en train de construire chez moi: depuis longtemps je veux créer un lieu en accord avec les forces de la nature, et depuis mon expérience commune avec Régis et Kathy, je crois très fort à une vie en communauté, dans le don, la générosité, le respect et la joie!




Le projet: nous voulons acheter, dans les Pyrénées (ou sinon ailleurs...) un grand (GRAND!) terrain boisé sur lequel nous nous installerons (en dépit des autorités...) et créerons un lieu de vie pour une dizaine de personnes (+ enfants) qui rempliront les quelques rôles complémentaires de base pour vivre de la façon la plus autonome possible: 1: un couple maraîcher (nous!): fruits, légumes, conservatoire, arboretum, pépinière, jardin d'ornement et éducatif, techniques agricoles naturelles, bio, biodynamie et permaculture, gestion de la forêt... 2: un couple éleveur: chèvres (j'aurais tant voulu que ce soit Régis et Kathy!!!) ou autre: fromage, lait, débroussaillage, fumier, etc... 3: des personnes branchées médecines naturelles, thérapies douces, développement personnel, médiation et résolution de conflits... 4: des personnes branchées bricolo-récup, énergies propres et locales etc... et 5: cultures céréalières? Et puis parmi toutes ces personnes, d'autres rôles et talents seraient bénéfiques au groupe: boulangerie, bricolage, communication avec l'extérieur (afin de se légitimer, etre reconnus, organiser des événements, se lier à la population alternative des environs et d'ailleurs, afin de faire force pour avoir le droit de vivre comme nous l'entendons, médiation avec les autorités etc), éducation à domicile des enfants etc. etc. etc.




Voila pour moi la communauté idéale! Pour les bases sur lesquelles elle se fondera, il me parait très important que les personnes soient à égalité, que le propriétaire ne puisse pas virer les autres... Donc que les idées et buts fondamentaux soient partagés par tous (écologie, autonomie ou non-participation à la société capitaliste, respect des autres). Que si quelqu'un ne se reconnait plus dans ces idées simples de base, il quitte les lieux mais qu'en cas de conflit le dialogue et la médiation soient utilisés pour le résoudre et s'élever! Qu'une forme juridique soit trouvée pour protéger chacun?




Des valeurs que je souhaite voir s'épanouir dans cette communauté sont: écologie + la générosité, le don, le don de soi, la gratuité, l'échange (wwoofing, SEL), solidarité (chantiers solidaires) le prix libre, l'ouverture sur le monde: communiquer ce que nous faisons, inviter (accueil, événements, pédagogie, formations, tout prix libre of course!)




Donc! Moi je vois GRAND, je table sur une superficie entre 10 et 50 hectares (le plus sera le mieux!), afin de disposer d'un espace boisé-tampon entre nous et le monde (on sait jamais, hein?) et pour que le prix ne soit pas exorbitant, bein ce sera forcement de la lande non-constructible, non-habitable, "non-exploitable", et sans doutes (avantageusement) difficile d'accès!!! Pas de route, une heure de marche minimum, ça ne nous fait pas peur!


lantana


Voilà... ce projet il grandit dans nos têtes, qu'il puisse se réaliser concrètement!!! Mais pas de précipitation... continuer à voyager nous permet d'être tous les deux présents pour Yamka, notamment Yohan qui serait obligé en France de travailler, et passerait à côté des premières années de sa fille...