dimanche 8 mai 2011

NEPAL:
du 9 mars au 4 avril: Kathmandu et Dulhikel:


Kathmandu stupa!


Nous quittons Dehli, en route pour le Népal! Une nuit de train, un bus jusqu'à la frontière, une nuit à la frontière, puis... une journée de bus (10H au lieu de 7 annoncées) épuisante, pour nous aussi alors pour Yamka... la dernière heure elle aura pleuré non-stop jusqu'à s'endormir d'épuisement... 


 premier passage de frontière de Yamka!


Nous arrivons à Kathmandu il fait nuit, on nous dépose à la station qui est à l'extérieur de la ville, nous devons encore prendre un tempo (transport en commun)...

Nous arrivons à notre hôtel, c'est plein, il faut chercher ailleurs... humpf... Bon tout ça avec un bébé fatigué... Hé hé... Elle évacuera son stress le lendemain par une grosse crise de larmes, puis nous retrouvons notre bébé souriant et tranquille!










Kathmandu, c'est une très belle ville (pour nous une des plus belles d'Asie du sud et sud-est) mais avec un bébé, c'est pas terrible... Enorme pollution de l'air, beaucoup de poussière, des motos partout qui font du bruit et qui klaxonnent sans arrêt... Il y a de plus en plus de motos, le cauchemar des villes asiatiques... Il faut qu'on s'échappe de là!!!






Il y a par ailleurs un gros problème d'électricité (grosses coupures) et d'eau (très insuffisante, les hôtels doivent se la faire livrer)


en plus c'est le bordel...


la queue à la fontaine


Mais pour l'heure, nous attendons... nous avons de la visite... WEEEE!!! Ma maman et ma soeurette viennent rencontrer Yamka!!! (et nous voir, hi hi hi!) A l'aéroport: grosse émotion: je n'ai pas vu ma soeur depuis plus de trois ans... c'est beaucoup BEAUCOUP trop! Alors nous versons toutes les deux quelques larmes...

Ah! La famille! Ca fait du bien! Yamka semble les reconnaître comme des proches: elle les adopte immédiatement. Retrouvailles et rencontre: du pur bonheur! Mamine et Tata Carine!!!

Yohan leur fait visiter quelques quartiers de Kathmandu: Durbar square (juste à côté) et Thamel et puis nous décidons de sortir de cette ville... seulement c'est Holi, la fête des couleurs (à la fin de l'hiver, à la dernière pleine lune de février, on s'asperge d'eau melangée de poudres de couleurs), peut-être pas le moment de sortir avec nos valises! On reste donc un jour de plus, Yohan et Carine se mêlent un peu aux festivités, ma maman et moi on regarde par la fenêtre, ça nous suffit!


Holi







Puis enfin nous quittons la capitale... Nous avons décidé de nous poser à Dulhikel, à 30km (2H de bus) à la campagne! De là il y a des promenades sympas à faire, mais finalement, en neuf jours, nous n'en ferons que deux ou trois, seul Yohan fera une vraie randonnée (en plus de sa promenade matinale quotidienne). Nous autres les filles on est juste contentes d'être ensemble (et puis on a un gros rhume, aussi...)


une chouette table de ping pong!


Dulhikel


soeurette!


les filles!


bottes de paille


lingam et yoni, symbolisent le phallus et la vulve,
leur union représente la totalité du monde, à l'image de Shiva

Nous visitons donc Dulhikel, Panauti, et faisons une petite marche au milieu des cultures... Depuis l'hôtel, nous découvrons le troisième jour la superbe vue sur la chaîne du Langtang, impressionnante, imposante, immense! Ensuite c'est soit trop couvert, soit le voile atmosphérique suffit à gommer l'Himalaya...




Dulhikel




Panauti c'est un petit village traditionnel très charmant, à l'architecture Newari, qui a été restauré par des français. L'architecture est splendide, les boiseries des fenêtres d'une grande finesse...Nous aimons beaucoup... 

les filles à Panauti


 
mendiante à Panauti



 à la fenêtre du temple à Panauti

Mais Yohan et moi on râle un peu (ah les râleurs!!!) parce-que l'entrée du site principal est gratuite pour les locaux, et 300 roupies pour les étrangers! Non-seulement jamais on ne se permettrait cela chez nous: ce serait de la discrimination! Mais en plus c'est "nous" qui subventionnons, et pour nous remercier on nous taxe encore... Ah la la!


on est bien dans les bras de Mamine!!!


affiche révolutionnaire symbolisant la main mise de l'Inde sur le Népal


Yohan marche jusqu' à Namo Buddha, le monastère tibétain, et visite une ferme à champignons, et puis un élevage de poulets (élevés dans des maisons vides)



les champignons (délicieux!)


voilà où on retrouve les fameux poulets...


Et puis le temps passe très vite, et ça y est on doit repartir pour Kathmandu... Oh non! Je ne veux pas quitter ma maman et ma soeurette!


les filles à Patan


Une journée à Patan pour le site historique et les derniers achats puis on les raccompagne à l'aéroport, avec de nouveau des larmes... Promis la prochaine fois ce sera moins long... Je suis tellement heureuse qu'elles aient pu rencontrer Yamka toute petite!!!

avec Tata Carine!


De retour à Freak Street dans notre quartier de Kathmandu, nous discutons de notre avenir proche: cela fait quelque temps que nous ne savons pas trop quelles sont nos envies, dans quelle direction aller? Nous faisons donc le bilan: 



LE BILAN:

Ce  voyage nous a apporté beaucoup: rencontre avec des cultures très différentes entre elles et de la notre (des modes de pensée différents qui nous forcent à remettre nos habitudes et réactions en questions: on croit souvent détenir une certaine vérité... nos réalités sont toutes différentes...), dépaysement et recul par rapport à nos vies, liberté, facilité et plaisir, loin des obligations et devoirs de chez nous... Nous avons appris à être plus tolérants et ouverts, patients et flexibles. Nous avons appris (et pris) sur nous-mêmes (Yo: l'anglais, un certain recul et une meilleure connaissance de lui-même, Lara: timidité, acceptation des choses telles qu'elles sont, qualités de négociation...) Nous avons bâti notre relation, et il en a résulté la naissance de Yamka!


passiflore frisé!


A ce stade nous hésitons... Géographiquement le problème se pose sous cet angle: nous ne savons pas s'il est possible d'obtenir un visa pour le Pakistan. C'était possible jusqu' à récemment, il fallait alors traverser le Baloutchistan sous escorte militaire (protection contre les bandits et les terroristes). Depuis une affaire d'enlèvement de français, les ambassades françaises ne délivrent plus la lettre d'appui nécessaire pour obtenir le visa à l'ambassade du Pakistan... (il faut cependant relativiser le risque: probablement moins de touristes tués au Pakistan que dans les transports aériens le survolant!!!)

Option numéro 2: retraverser le Tibet. IMPOSSIBLE: la pression de l'altitude (5000m!) endommagerait les tympans de Yamka et présente d'autres risques... Les autres issues à l'Inde sont la Birmanie: frontière terrestre fermée, accès uniquement par avion, la Chine par l'Arunashal Pradesh: frontière fermée aux touristes...




Ou alors par la mer? Il n'y a pas de transport de passagers alors cargo? bateau-stop? Heu... prendre un avion??? Peut-être n'aurons-nous pas le choix... A moins de passer notre vie entre l'Inde et le Népal en attendant que ça se décoince!!! HORS DE QUESTION!!!

Nous ne souhaitons pas errer en Asie indéfiniment... Notre voyage, c'était un peu un défi... se dépasser... Nous sommes allés jusqu'au bout de l'Asie par la terre et la mer, jusqu'en Papua! Nous avons beaucoup aimé... Puis la grossesse (et l'habitude) nous ont ralentis, à force de voyager on voyage plus pareil... nous avons appris à voir au travers de l'illusion que donne tout lieu si on ne fait qu'y passer: souvent émerveilés, on idéalise... En restant plus longtemps on voit que c'est partout pareil: y'a du bon et y'a du mauvais... L'important c'est ce qu'on y fait... Nous réalisons que voyager est encore une forme de consommation... On parle souvent d'apprendre et de savoir mais finalement c'est pas un peu échapper à quelque-chose? Echapper à une routine, à un quotidien, à l'engrenage de notre société (de consommation!)


 fougère


Beaucoup de gens ici vivent ainsi... Nous aussi on pourrait le faire: on sait comment vivre pour pas cher en Asie! Avec notre pouvoir d'achat on pourrait se la couler douce pendant 10 ans! On commence même à voir les possibilités qu'il y a pour faire du bizness... Seul enquiquinement: le côté administratif (lois de plus en plus strictes pour les visas...)

Mais on n'a pas envie... On aurait l'impression d'errer sans but, on a le désir de créer quelque-chose. Et puis on se demande si voyager ce n'est pas fuir sa responsabilité de construire un monde meilleur... à quoi on pourrait nous rétorquer qu'on peut le faire ici: bénévolat, volontariat, etc... Mais c'est pas notre truc surtout que nous voyons les effets secondaires de l'humanitaire, les travers engendrés par les bonnes intentions... l'humanitaire c'est pas pour les amateurs, il faut être responsable et conscient des conséquences des actions menées, autant laisser ça aux professionnels... Aider les gens? ou leur apprendre à s'aider eux-mêmes pour ne pas créer de dépendance... Il y a par ailleurs de beaux projets environnementaux: on nous parle d'états entiers se convertissant au bio, par exemple!




Il y a dix endroits où nous aurions aimé creuser un peu: Indonésie, Papua, Chine... mais ce ne seraient encore que des expériences vécues et du savoir (arimanien!) acquis, mais toujours rien de créé de nos propres mains... Et pour nous en Asie il y a beaucoup trop de distance: physique avec nos amis et nos proches, mais surtout psychologique et sociale: on n'est jamais vraiment intégrés ni même compris, les locaux n'ont aucune idée de ce que nous sommes réellement (comme beaucoup de français d'ailleurs, mais au moins chez nous y'a des gens comme nous!)




En Asie nous nous sentons en apprentissage, mais la question du sens de notre vie se pose... Nous voulons bâtir quelque-chose: un lieu, qui permette à nos idées de prendre corps... sur la terre... Ici nous nous bâtissons nous-mêmes, ce qui est un bon début, et puis il y a Yamka (c'est pas rien!!!), mais nous commençons après trois ans à trépigner d'impatience de planter des graines dans la terre...




LE PROJET

Le projet, il existait avant le voyage. Yohan se voyait installé sur un terrain, créant son jardin-jungle, tranquille-pépère! Moi depuis le début, je voyage avec cette envie, ce regret de ne pas être déjà en train de construire chez moi: depuis longtemps je veux créer un lieu en accord avec les forces de la nature, et depuis mon expérience commune avec Régis et Kathy, je crois très fort à une vie en communauté, dans le don, la générosité, le respect et la joie!




Le projet: nous voulons acheter, dans les Pyrénées (ou sinon ailleurs...) un grand (GRAND!) terrain boisé sur lequel nous nous installerons (en dépit des autorités...) et créerons un lieu de vie pour une dizaine de personnes (+ enfants) qui rempliront les quelques rôles complémentaires de base pour vivre de la façon la plus autonome possible: 1: un couple maraîcher (nous!): fruits, légumes, conservatoire, arboretum, pépinière, jardin d'ornement et éducatif, techniques agricoles naturelles, bio, biodynamie et permaculture, gestion de la forêt... 2: un couple éleveur: chèvres (j'aurais tant voulu que ce soit Régis et Kathy!!!) ou autre: fromage, lait, débroussaillage, fumier, etc... 3: des personnes branchées médecines naturelles, thérapies douces, développement personnel, médiation et résolution de conflits... 4: des personnes branchées bricolo-récup, énergies propres et locales etc... et 5: cultures céréalières? Et puis parmi toutes ces personnes, d'autres rôles et talents seraient bénéfiques au groupe: boulangerie, bricolage, communication avec l'extérieur (afin de se légitimer, etre reconnus, organiser des événements, se lier à la population alternative des environs et d'ailleurs, afin de faire force pour avoir le droit de vivre comme nous l'entendons, médiation avec les autorités etc), éducation à domicile des enfants etc. etc. etc.




Voila pour moi la communauté idéale! Pour les bases sur lesquelles elle se fondera, il me parait très important que les personnes soient à égalité, que le propriétaire ne puisse pas virer les autres... Donc que les idées et buts fondamentaux soient partagés par tous (écologie, autonomie ou non-participation à la société capitaliste, respect des autres). Que si quelqu'un ne se reconnait plus dans ces idées simples de base, il quitte les lieux mais qu'en cas de conflit le dialogue et la médiation soient utilisés pour le résoudre et s'élever! Qu'une forme juridique soit trouvée pour protéger chacun?




Des valeurs que je souhaite voir s'épanouir dans cette communauté sont: écologie + la générosité, le don, le don de soi, la gratuité, l'échange (wwoofing, SEL), solidarité (chantiers solidaires) le prix libre, l'ouverture sur le monde: communiquer ce que nous faisons, inviter (accueil, événements, pédagogie, formations, tout prix libre of course!)




Donc! Moi je vois GRAND, je table sur une superficie entre 10 et 50 hectares (le plus sera le mieux!), afin de disposer d'un espace boisé-tampon entre nous et le monde (on sait jamais, hein?) et pour que le prix ne soit pas exorbitant, bein ce sera forcement de la lande non-constructible, non-habitable, "non-exploitable", et sans doutes (avantageusement) difficile d'accès!!! Pas de route, une heure de marche minimum, ça ne nous fait pas peur!


lantana


Voilà... ce projet il grandit dans nos têtes, qu'il puisse se réaliser concrètement!!! Mais pas de précipitation... continuer à voyager nous permet d'être tous les deux présents pour Yamka, notamment Yohan qui serait obligé en France de travailler, et passerait à côté des premières années de sa fille...

8 commentaires:

  1. joli commentaire et jolies photos , merci pour la suite du blog que nous apprécions .

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  2. Salut la famille,
    Belles reflexion et beau projet... ma mère vend son exploitation, commune de Boule d'amont, Aspres à fond ! Mais c'est genre 160 hectares, et il y a du bâti... 7 kilomètres de chemin de terre... a voir !
    Bises et bonne route.
    Zoé

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  3. Joyeux anniveraire ma Larinette. Merci pour ces beaux souvenirs. Yamka me manque toujours énormément!!!
    En espérant vous revoir tous les 3 très très bientôt dans la Montagne Noire.
    Love you!!

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  4. joyeux anniversaire lara , yamka me manque à moi aussi .

    Bises mamamlie

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  5. Fichu décalage horaire ... Quand j'ai écrit mon "bon anniversaire" on était déjà la 10 ici ! Le matin après le lever de soleil même !!!

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  6. Namaste,

    A ca y est, c'est la.
    Les mots qui suivent n'ont pas lieu de commentaire mais faute d'adresse mail.
    OHOHOHHHHH Tansen, la perchee, la modique, arrivant de Pokhara, cette ville fait peur, on est pas loin des sentiments Hitchkochien. Il manquerais plus qu'il pleuve pour faire passer le tableau du vert au noir. Profitez de Pokhara. Oh merde j'entends le tonnerre, ca y est il pleut.
    Je repenses a tes mots de ce matin Yohan, tu fais ca dans le rush. Bien mal ma pris.
    Demain c'est de nouveau les greves, je l'apprends dans le bus en parlant avec un touriste belges, tout comme le 15.

    Pokhara n'est pas si loin, je n'ai ose vous demander tant que j'y etais, mais je me demandais si vous accepteriez que je voyages avec vous jusqu'a la frontiere, dans l'eventualite d'une place supplementaires dans le truck.
    Je suis encore plus pres de Pokhara que de Bardia 15 heures de route.

    Pas de Backeries, pas de restos, c'est plutot rough. Je vous dis on finit par s'embourgeoiser a Pokhara.

    J'embrasses cette belle petite famille,
    attention... LEOOOOOOOOOON, LEOOOOOOOOON.

    Vincent.

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  7. Yamaste!
    Take care, we love you!

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